Bonne Nouvelle Quart Monde a organisé un voyage à pied sur le chemin de Compostelle dans la région de Moissac avec les pèlerins du Quart Monde entre le 6 et le 11 Juillet 2015. En compagnie de Patrick, Maelys (10 ans), Marie-Ange, Pierrette, Fabienne, Nicolas et Sébastien, nous revenons sur un des temps forts de l’année.
Etait-ce votre première fois sur le chemin de Saint Jacques ?
Patrick : Oui c'était la première fois. Sébastien : Non, j'avais fait le chemin depuis Lourdes en 1999 et, depuis deux ans, j'ai fait une étape par an avec le groupe du Quart Monde en suivant les marcheurs de l’espérance de Toulon/Marseille.
Comment avez-vous décidé de partir sur le chemin de Compostelle ?
Marie-Ange : Sébastien nous en a parlé à Villariès. Au départ c’était un groupe de marche. Je savais que s’il y a avait un problème, il serait pris en charge par la voiture-balais. Sébastien : J’ai ce désir de le proposer aux chrétiens du Quart Monde depuis au moins dix ans. L'occasion s’est présentée cette année.
Quelles attentes en aviez-vous ?
Pierrette : passer un bon moment entre amis, perdre un peu de poids, me changer les idées, oublier les soucis familiaux. Marie-Ange : passer des bons moments sur le plan humain et spirituel
Où avez-vous commencé à marcher?
Sébastien : à Pern. Nous sommes partis de chez Rémi qui est maréchal-ferrant.
Pourquoi avez-vous décidé de marcher avec Bonne Nouvelle Quart Monde ?
Pierrette ; ça fait 10 ans que je les connais, ce sont des amis. Je participe aux Dimanche de Villariès. Fabienne : je ne connais pas d’autre groupe
Comment se sont passés les premiers jours ?
Marie-Ange, ça s’est bien passé, je n’ai pas eu mal au pied. J’ai découvert que j’avais cette capacité. Patrick : j’étais très motivé.
Quelle distance marchiez-vous en moyenne par jour ?
Sébastien : 18.7 km le premier jour puis 14.5, 10, 14.5 et enfin 6 km
Avez-vous eu des difficultés à marcher ?
Marie-Ange : quelques moments de fatigue et de déséquilibre Maelys : Quelques fois, surtout au début de la marche : des points de côté. Sébastien : Non je ne marche pas vite mais je suis plutôt endurant. C'était beaucoup plus difficile
Où avez-vous passé la nuit ?
Pierrette : dans un gîte différent à chaque fois.
Quel a été le pire de la marche ?
Pierrette : un moment très physique avec une forte pente. Quelques passages en plein soleil sur la route Marie-Ange : l’arrivé à Moissac en plein soleil, l’avant-dernier jour. Mais je savais que s’il m’arrivait quelque chose, il y avait la voiture-balais
Quel a été le meilleur de la marche ?
Pierrette : tous les soirs quand on se retrouvait ensemble Marie-Ange : la détente dans la piscine après la marche. Sébastien : L'arrivée à Durfort Lacapelette avec une piscine a notre disposition, un barbecue...
Avez-vous une histoire favorite, une anecdote sur le chemin ?
Marie-Ange : j’ai voulu faire une partie toute seule et j’ai dû ramper pour descendre. Sébastien a cru que j’étais tombée, il m’a soutenue. C’était une situation assez cocasse.
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Le terme « pèlerin » vient du latin peregrinus, « étranger ». À quoi le pèlerin devient-il étranger ?
Marie-Ange : « Etranger » dans le sens ou le pèlerin s’émerveille et découvre sans cesse Sébastien : A son propre corps.
Qu’est-ce qui distingue le pèlerin du randonneur ?
Pierrette : Le pèlerin avance vers un but Fabienne : le pèlerin est dans une démarche de foi
Finalement c'était plus un défi physique, un voyage ou un chemin de pèlerinage ?
Marie-Ange : le chemin m’a permis d’approfondir ma spiritualité d’une manière plus physique Sébastien : c'est une aventure humaine; chacun vit sa route différemment, même si nous marchons ensemble.
Qu’est-ce qui vous a touché dans l’accueil reçu au cours de ce pèlerinage ?
Pierrette : Il y avait toujours des petits gestes simples marquant l’accueil, un verre d’eau par exemple. Marie-Ange : l’attention portée à l’autre, l’entraide, la solidarité, l’empathie Patrick : l’histoire de chaque pèlerin Fabienne : il y avait de l’échange et du partage au cours des veillées Sébastien : sur la route on n’attend qu'une chose : un repas et un lit, donc tout ce qui vient en plus est comme un cadeau
Qu’est-ce que le chemin vous a appris sur les uns et sur les autres?
Marie-Ange : On s’est parlé les uns les autres. Maintenant on se rappelle, on s’encourage les uns les autres. On est beaucoup plus sereins aujourd’hui. Patrick : leur courage
Qu’est-ce que le chemin vous a apporté sur le plan spirituel ?
Pierrette : Cela m’a avancé dans la foi en Dieu. Je prie maintenant 4 à 5 fois par jour et je me sens mieux. Marie-Ange : Je n’ai pas toutes les réponses à mes questions mais j’en ai parlé autour de moi, y compris à des non-croyants et à des personnes d’autres religions qui ont trouvé cela intéressant Fabienne : cela m’a redonné la foi
L’esprit du chemin, en quelques mots ?
Marie-Ange : le courage, l’hospitalité, l’absence d’esprit de compétition. Fabienne : solidarité et bonne entente
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Pierrette : Continuer le chemin l’année prochaine avec Bonne Nouvelle Marie-Ange : Effectuer des témoignages, proposer des lectures, suivre un atelier plantes animé par un membre de la communauté. Un séjour à Lourdes avec Bonne Nouvelle très prochainement. Un projet d’aller à Rome avec le groupe. Sébastien : 80 km au départ de Moissac l'année prochaine. Maelys : repartir dans l'aventure !
Un conseil pour les futurs pèlerins ?
Pierrette : Il faut se préparer un peu avec des marches mensuelles, comme Bonne Nouvelle l’a proposé durant l’année Marie-Ange : poser toutes les questions nécessaires, avant de partir. Ne pas hésiter à exprimer ses moments de fatigue et de découragement
Y-a-t-il autre chose dont vous aimeriez parler ?
Fabienne : Mon souhait est d’aller plus loin l’année prochaine Marie-Ange : c’est une magnifique expérience sur le plan humain et spirituel, la réussir est encourageant !
Propos recueillis par Vincent.
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